L’égalité entre les filles et les garçons
Selon l'article L. 214-1-1 du code de l'action sociale et des familles, les établissements d’accueil de jeune doivent préciser les dispositions prises pour assurer l'accueil, le soin, le développement, le bien-être et l'éveil des enfants, notamment en matière artistique et culturelle, et pour favoriser l'égalité entre les filles et les garçons .
C’est un enjeu important pour réduire les stéréotypes de genre et favoriser des pratiques d'accueil plus égalitaire. Si l’on prend en compte que la construction d’une politique publique d’égalité entre les filles et les garçons dès la naissance peut offrir une évolution possible et que des leviers d’actions sont repérables.
Dans le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) publiée en 2012, Anne DAFLON NOVELE, docteur en psychologie, souligne qu’il y a trois étapes de cette construction identitaire :
- 1. Les enfants de deux ans environ sont capables d’indiquer le sexe des individus qu’ils rencontrent en se fondant sur ces caractéristiques socio-culturelles comme la coiffure ou le vêtement.
2.Vers trois, quatre ans durant le stade appelé « stabilité de genre » les enfants comprennent que le sexe est une donnée stable au cours du temps et que les filles deviendront des femmes.
3.Enfin, vers cinq, sept ans, ils acquièrent ce qui est appelé « la constance de genre » et intègrent l’idée que le sexe est une donnée biologique stable, à la fois au cours du temps et indépendamment des situations.
Il est vrai que les adultes projettent sur les enfants leurs propres systèmes de représentation qui fait écho à leur éducation et à leur culture, donc chacun réagit de manière différente. Les adultes peuvent aussi méconnaitre les motivations des enfants tant qu’ils projettent leurs propres stéréotypes sur leur comportement. Dans ce rapport de l’IGAS, on cite en exemple un professionnel dans une crèche qui dit à un petit garçon qui joue avec une poussette de poupée « alors tu joues à la maman » et l’enfant lui répond « non je joue au papa ».
En effet, proposer des jouets différenciés aux enfants ne favorise pas des rapports égalitaires auprès des jeunes enfants, car les jouets ne sont pas neutres.
Si les jeux symboliques sont facilitateurs d’imaginaires, ils constituent également l’un des moyens privilégier de l’enfant pour rentrer en contact avec le monde qui l’entoure. Jouer à faire semblant, seront mis en scène par tous les enfants. Même si le coin poupée peut faire appel à un univers domestique plutôt féminin en crèche, les petits garçons comme les filles utilisent le coin de jeux symboliques.
Ainsi l’enfant va intégrer à travers le regard du professionnel l’identification d’un profil « genré » Il est important de veiller à s’adresser aux enfants avec des paroles égalitaires en trouvant le mot juste par exemple complimenter les garçons sur leurs tenues autant que les filles. Il s’agira pour les professionnels dans la relation avec les enfants d’éviter les injonctions du type : « ne pleure pas comme une fille ».
Alors qu’il est aussi important d’accueillir les pleurs du petit garçon pour lui permettre d’apprendre à exprimer ses émotions.
En effet, proposer des jouets différenciés ne favorise pas des rapports égalitaires auprès des jeunes enfants, car les jouets ne sont pas neutres. Les enfants ne naissent pas avec des stéréotypes de genre, ils s’imprègnent du comportement des adultes qui les entourent.
La mise en place des ateliers de soutien à la parentalité offre l’opportunité de créer un espace de réflexion avec les parents sur le sujet des stéréotypes pour les sensibiliser sans jugement.
Pour L’equipe
Isabelle JEAN-MARIE
Directrice Multi-accueil Crechendo Pointe-Simon