PARLER POUR BÉBÉ
Par USER USER 1

La crèche peut doubler l’accès à l’emploi

Ancien fonctionnaire du ministère des finances sur les budgets et la lutte contre la pauvreté Florent De Bodman est co-fondateur depuis 2017 de  la start-up associative 1001mots. Il aide les parents à éveiller le langage de bébé, pour leur donner toutes les chances à l’école et dans la vie. La crèche faciliterait les tout-petits dans leur parcours jusqu’à l’université. 

Selon son étude, dès la fin de grossesse, le bébé écoute les paroles. À sa naissance, son cerveau peut analyser les sons et le langage. C’est pourquoi dès 1 an il peut comprendre jusqu’à 80 mots notamment ceux liés à des objets ou des actions quotidiennes : manger ou dormir. Il comprend plus de mots qu’il n’en dit. En bref, plus on lui parle, plus il a envie de communiquer.

 Le langage : au centre de nos vies 

A partir d’une étude américaine, Florent de Bodman affirme que parler normalement aux enfants et ce, depuis la crèche, permettrait de doubler leurs chances d’avoir un emploi qualifié 20 ans plus tard. Si un bébé est habitué avec les mots et les comprend, il sera beaucoup plus à l’aise avec la lecture à l’école maternelle. Il développera en même temps sa confiance en soi, l’expression de ses idées et la communication avec autrui. Pour les parents qui ne sont pas fans de lecture, il y a aussi la possibilité d’écouter un podcast avec son enfant et d’échanger avec lui. 

Florent de Bodman a participé au programme Parler Bambin qui est une approche pédagogique national visant à prévenir les inégalités sociales en ciblant le développement langagier des tout-petits. Lorsque vous parlez, vous attirez l’attention de votre enfant. Il reconnaît les mots avant même de les comprendre.

Vous pouvez donc utiliser des mots variés et des phrases complètes pour stimuler le langage de votre enfant, lui parler de ses jouets pendant un jeu ou chanter une chanson avec lui. S’il « parle en bébé » alors que vous savez qu’il est capable de faire mieux, aidez-le à utiliser les bons mots.

Prévenir l’échec scolaire et la pauvreté

Seuls 5 % des enfants venant d’un milieu modeste sont accueillis en crèche au moins 3 jours par semaine, note Florent de Bodman. Ce sont d’abord les ménages aisés qui profitent de ces infrastructures sociales. Il considère que les crèches peuvent changer le destin des enfants, en stimulant les apprentissages de bébés au moment où leur plasticité cérébrale est maximale. 

À travers son essai, À portée de mots, Florent de Bodman nous explique que le cerveau d’un enfant de 2 ans possède deux fois plus de connexions neuronales que celui d’un adulte. Il faut échanger avec lui pour booster son potentiel d’apprentissage.